Grand retour avec une critique de comics : Deadpool Pulp ! Grain de folie ou tas d’ennui ? Les deux mon Capichef !
Un comics Deadpool sort en librairie ?! Je saute directement dans ma Texmobile (ma Nissan Micra) avec ma super partenaire (ma copine pour aller faire les soldes) et me rends directement chez mon indic’ qui, soit dit en passant, ferait mieux de ranger un peu son bordel (les étagères de Virgin Megastore). Dois-je vraiment vous dire qui est Deadpool ? Je ne crois pas que ce "héros", actuellement au summum de sa popularité, vous soit inconnu. Si c’est le cas je vous conseille de rattraper votre retard pour ne pas ralentir le groupe, merci … C’est fait ? Continuons donc ! Un comics Deadpool soit, mais un comics Deadpool alternatif ! Pas de problème pour moi qui suis friand de ce genre de trame. Donc que fais-je ? Et bien je l’achète les yeux fermés (quitte à me prendre le rayon « livres pour enfants » en pleine poire et d’estropier deux ou trois gamins qui le méritaient sûrement d’ailleurs). Malheur à celui qui se fie au nom d’un auteur pour juger une œuvre (ça me rappelle le homard d’un certain Salvador Dali pour ceux qui connaissent) !
Quelques couvertures de magazines Pulp d'époque.
Pour commencer, il faut que je vous introduise… en vocabulaire ! Le terme « Pulp » désignait à son origine des magazines à bas prix qui inondait le marché des années 20 aux années 50. Le genre Pulp désigne le type d’histoire que l’on pouvait trouver dans ces magasines : des fictions d’héroïsme, d’aventure, d’exotisme, etc. Pour résumer, le genre Pulp est le parent le plus proche des nos comics en terme de fréquence de parution et de contenu (des histoires de détectives, de super-héros, etc.). Parmi les icones du Pulp, les plus connus que nous pouvons citer sont Tarzan, Zorro, Conan le Barbare, Flash Gordon, Ka-Zar ou encore… Bond, James Bond. Voilà de quoi vous situer dans le style, et si ça ne suffit pas regardez Pulp Fiction ou les Indiana Jones vous comprendrez mieux. Le Pulp se qualifiait aussi par un manque cruel de scénario, ce qui fait d’ailleurs beaucoup penser aux premiers comics… et à celui dont nous parlons ici. Comme j’ai beaucoup de mal à résumer sans spoiler, je vais emprunter les mots d’un autre :
« La version "pulp" du plus fou et dangereux des héros Marvel : Deadpool ! Nous sommes en pleine Guerre Froide et Deadpool est un agent de la C.I.A.complètement cinglé, schizophrène et assailli par les fantômes de son passé ! Un sacré programme en perspective !» (Résumé du planning de parution du mois de janvier 2012 sur www.marvel-world.com)
(cliquez pour voir le planning de parution Marvel-World.com et découvrir ce site génial par la même occasion)
Ca fait rêver, non ?! Et bien non ! Qu’est-ce qui vous vient à l’esprit quand je vous parle de Deadpool ? Moi je dirai la folie mêlée à l’humour noir. Et bien vous ne trouverez ni l’un ni l’autre dans ce comics, vous êtes prévenus. Dans la lignée de Marvel Noir, Deadpool Pulp transpose notre personnage dans le passé, non dans les années 30 mais dans les années 50. La guerre froide est lancée, les opérations secrètes sont légion… et tout l’humour disparait. Je suis d’accord qu’il s’agit d’un comics plus sérieux, mais m%$§e, c’est Deadpool ! Le genre Pulp devrait coller à merveille : on s’imagine toutes les folies possibles, un film de Tarantino en BD avec des couleurs vives et du non sens. Ici, on gomme tout ce qui fait Deadpool et ça, je n’aime pas. Le personnage n’a pas de pouvoir ? C’est pas grave, ça n’a jamais été ça sont originalité. Franchement, sur près de 100 pages d’histoire, il y a peut être 6 pages où les personnalités multiples s’expriment et pas de manière drôle ! Le personnage de Deadpool lui-même fait davantage preuve d’impertinence que d’humour véritable. En fin de compte, Deadpool devient juste un soldat qui aime tuer. Il baigne même dans le romantisme et la poésie à un moment.
Un petit air de famille non ?!
Les personnages de l’univers de Deadpool sont présents, et assez bien utilisés je trouve, gardant des liens assez pertinents avec le protagoniste. Le costume du personnage varie peu mais assez pour qu’on ait envie de le scruter malgré une trop grande ressemblance avec celui d’Iron Fist à mon goût. D’autre part, on nous livre des origines de la folie de Deadpool transposées dans le contexte de la Seconde Guerre Mondiale qui sont assez sympathiques, il faut le reconnaître. Sympathiques ? Oui mais sans plus. L’histoire est d’une banalité à l’épreuve des balles. Ce bon J. Edgar Hoover, présent dans l’histoire de manière assez logique pour ceux qui connaissent son histoire (sinon courrez voir J. Edgar au cinéma), dit d’ailleurs dès les premières pages : « On n’a vraiment pas besoin d’un agent dissident qui vole une foutue valise nucléaire ! On dirait le scénario d’un mauvais polar ». Tu l’as dis Hoovy ! La déception est d’autant plus grande qu’on s’attendrait à mieux venant d’artistes comme Mike Benson et Adam Glass, habitués au personnage. Je donnerai donc à ce comics la note de 5/10 avec, comme seuls critères pour accorder la moyenne, la qualité de la « mise en scène » et l’originalité. Le genre s’y prêtais mais, on a beau taper dessus, on n’arrive pas à décoller le Pulp du fond ! (de quoi ma blague est m$%@que ?! XD).
Pour résumer le tout j’utiliserai les mots de Outlaw version Pulp : « Tu me faisais tellement rire, Wade, que t’est-il arrivé ? Quand es-tu devenu un tel rabat-joie ? ». Bah oui Wade, tu nous faisais tellement rire…
Quelques planches choisies : Deadpool en séances d'interrogatoire, d'extermination et de... vengeance !